Les dangers du ski(document également fourni par lOffice du Tourisme de Haute Savoie)(Je sais, les Sept Laux sont en Isère et pas en Haute-Savoie, mais Jean-Michel a insisté pour que l'on contacte SON office du tourisme...)
Le relief (bossum malversatis) : En ski, le relief nest pas votre ami. A la moindre descente, vous prenez de la vitesse, et dès que vous allez assez vite, le terrain ondule comme un malade pour vous faire tomber ; une horreur. Si on mécoutait, toutes les pistes de ski seraient plates et lisses, et franchement, on ne ferait pas tout un foin de ces prétendus sports dhiver.
Les sapins (sapinus perfidis) :
Végétaux parmi les plus traîtres de la création. Ils sont là, tranquilles, sur le bord des pistes à se laisser bêtement pousser les pommes, et font tout leur possible pour paraître inoffensifs, voire décoratifs. Mais ne vous y trompez pas : ils sont dangereux. A la moindre occasion, le sapin se jettera en travers de votre trajectoire ou laissera subrepticement traîner une branche à hauteur de votre gorge. A eux seuls, ces bouchers des pistes sont responsables de centaines de décès prématurés chaque année. Comment reconnaître un sapin ? Il est grand, il est en bois, il est bardé dépines, il a un petit rictus cruel.
Les animaux du monde (voracius bestiolis) : La faune des montagnes est rare, peu frileuse, et affamée. Quand ils ne se bouffent pas entre eux, les bestioles des cimes trouvent en la personne du touriste une alternative rafraîchissante à leur menu habituel. Comprenez-moi : jamais quiconque na été dévoré par une meute de marmottes en furie, ou mis en pièce par une charge de chèvre chamoisée (ou alors quil mécrive, ça me fera bien rigoler). Je parle plutôt de lours polaire (ursus polaris) ou du yeti commun (petiventrus bidonis). Il ne se passe pas un jour sans quune attaque de yeti sème le deuil dans une station de ski. A titre de prévention, le yeti attaque principalement les monchus après une fondue savoyarde copieusement arrosée de vin blanc, et les plus dangereux sont montés sur des éléphants roses.
Les clubs de vacances (groupus blairibus) : Basés sur le proverbe : " lunion fait la force ", ces troupeaux de touristes auto-gloussants simaginent être propriétaires des montagnes. Et vas-y que je torganise un pique-nique en plein milieu des pistes ! Et vas-y que je torganise une course de VTT sur neige ! Le danger vient du fait que dune part ils ne préviennent personne avant de tout saloper, et que dautre part les activités quils organisent sont immanquablement périlleuses pour quiconque les approche à moins de cent mètres.
Les autres (alter idiotus) : Comme disait Sartre, lenfer, cest les autres. Mais comme tout bon philosophe, Sartre était une grosse feignasse totalement infoutu dappliquer ses belles phrases aux réalités physiques et aurait mieux fait de se reconvertir dans la charcuterie plutôt que de nous faire suer avec ses bêtises. En effet, si Sartre avait été charcutier, il aurait mis le pied gauche de temps à autres dans la vie quotidienne et se serait rendu compte que quelle que soit le fléau que lon considère, cest toujours les autres. Les accidents de voiture, le trésor public, la petite vérole, les voisins, cest les autres. Les stations de ski néchappent pas à la règle : celui qui vous coupe la route, celui qui vous fracture le tibia-péroné, celui qui vous passe devant aux télésièges, même le petit con de cinq ans qui surfe mille fois mieux que vous, cest forcément un autre. Donc méfiez-vous des autres, surtout si vous nen êtes pas un vous-même.
Les femmes (feminis complexis) : Bon, comme toujours quand un drame se déroule, le vieil adage sapplique : " cherchez la femme ". Dans les stations de ski cest pareil, sauf que les recherches sont nettement plus aisées. En effet, les montagnes ont ceci de commun avec les plages quelles paraissent être le théâtre dun concours du style : " Miss accoutrement le plus voyant de la galaxie ". Le but du jeu est simple : il faut porter un vêtement chaud mais pas épais, sexy mais pas découvert, élégant mais bardé de couleurs aussi vives que possibles. Le paradoxe de la chose nétant compréhensible que par une femme, linnocent skieur mâle se trouve réduit à létat de victime dont lattention est sans cesse détournée de sa trajectoire et dont le sort est entre les griffes du sapin (voir plus haut). |